20 mai 2010

Groupe de théologie contextuelle québecoise

Espérance et mobilisation

    Dans nos deux textes précédents sur la crise (Qui nous fera traverser le désert ?, avril 2009; Voir venir un monde nouveau, février 2010. Cf. http://gtcq.blogspot.com/), nous avons cherché à discerner par quels chemins nous pourrions non seulement sortir de celle-ci, mais y approfondir notre espérance. Avec le désir de susciter questionnement et partage, nous terminons cette série de textes en proposant une réflexion sur la force mobilisatrice de l’espérance. L’espérance peut être spontanément associée à l’attente, comme en contradiction avec une mobilisation active et engagée. Nous croyons plutôt qu’elle est nécessaire à cet engagement : sans elle, pourquoi continuer, surtout lorsque les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous ou se font rares ? Encore faut-il l’interpréter. Dans la perspective chrétienne, elle est une recherche de cohérence entre notre agir présent et ce qui est promis par Dieu pour notre avenir commun. Le monde nouveau vient sans cesse vers nous ; il se révèle et s’actualise à travers nos engagements (cf. précédents textes). Comment lier existentiellement l’accueil de cette vie nouvelle et la responsabilité de la faire fructifier ? Comment rattacher espérance et mobilisation dans un contexte de crise et de multiples remises en question ?

4 février 2010

Voir venir un monde nouveau: La crise comme défi moral et culturel

(C'est à noter que cette reflection et l'antérieure sur la crise économique sont publiées aussi en anglais. Pour les avoir, il faut référer aux archives de ce blog.
The English text of this and the earlier reflection on the economic crisis are available in the archives of this blog.)

Au moment de partager ces réflexions, Haïti vient de subir un autre coup terrible. Une nouvelle catastrophe étale à la face du monde le malheur de ce peuple, entretenu par un mal-développement qui aggrave encore une fois les conséquences d’un désastre naturel. De cette tragédie surgissent en même temps des motifs d’espoir : les Haïtiens font de nouveau preuve d’une étonnante force morale et spirituelle ; la communauté internationale se mobilise dans un vaste élan de solidarité. Pour combien de temps ? Obsédées par la hantise de la récession et l’espoir de la reprise, les sociétés nanties garderont-elles le cap sur leurs objectifs de coopération ou verrons-nous leurs intérêts économiques et politiques compromettre l’aide à la reconstruction promise ? Un autre Haïti, un autre monde est-il vraiment possible ?