12 juin 2014

Le territoire et nous 3e partie : Un regard à transformer

En page couverture : Scène d’hiver dans les Laurentides, Cornelius David Krieghoff (1815-1872, Pays-Bas)



Groupe de théologie contextuelle québécoise (GTCQ) 
Juin 2014            


Sommaire


Introduction                                                                                                

I. Impasse et racines du rapport actuel au territoire                                        
1. La non viabilité sociale et écologique du rapport actuel au territoire     
2. Comment une telle vision peut-elle continuer à s’imposer?                   

II. Visions alternatives du territoire                                                             
1. Vers une vision différente du rapport à la nature …                              
2.  … et une autre vision de notre rapport au territoire                              
3. L’émergence de pratiques alternatives                                                      

III. Refaire alliance                                                                                       
1. Une Alliance toujours à refaire                                                                     
2. L’incarnation comme accomplissement de l’Alliance                           
3. Une Alliance porteuse d’espérance                                                         
4. Quelques pistes d’orientation                                                                 

 (Pour obtenir le texte complète en PDF,  allez ici.


Le territoire et nous 3.
Un regard à transformer


Depuis les origines, le territoire a nourri, provoqué et enchanté l’imaginaire québécois. Célébré par les poètes, aménagé par les bâtisseurs du pays, admiré par les voyageurs d’ici et d’ailleurs, il se débat aujourd’hui devant les assauts et les déséquilibres qu’on lui fait subir. Une distance et même une rupture risque de se créer entre le territoire et nous. Le regard que nous portons sur lui est brouillé, teinté de convoitise chez les uns, embué d’inquiétude pour les autres.
Dans les pages qui suivent, nous espérons contribuer à clarifier ce regard en vue de redresser notre rapport au territoire. Nos propos  s’inscrivent dans la foulée de la réflexion entreprise par le Groupe de théologie contextuelle québécoise (GTCQ) en ce qui a trait à la mise en valeur des ressources non-renouvelables du sous-sol québécois. Deux textes ont été produits à ce jour, l’un donnant une vue d’ensemble des problèmes de divers ordres soulevés par quelques situations litigieuses typiques, et l’autre faisant état des positions bien concrètes en présence ainsi que des visions ou logiques paraissant sous-tendre ces positions.[NdE: Regard dans les archives: Mars 2012 et Mars 2013]
En supposant connue la teneur de ces deux textes[1], nous poursuivrons en abordant cette fois ce qu’on pourrait appeler une théologie contextuelle du territoire. Nous procéderons en trois moments. Nous nous attarderons, en premier lieu, sur ce qui fait problème dans la vision du rapport au territoire qui prévaut aujourd’hui.  Suivra ensuite un aperçu de la richesse des visions alternatives du rapport au territoire qui, pour être minoritaires, n’en sont pas moins présentes aussi sur le terrain. On ne devra pas se surprendre que ces deux réflexions initiales fassent partie intégrante de la démarche théologique. En effet, en théologie contextuelle, l’analyse des situations et des enjeux en cause permet de mieux cerner les «signes des temps» : au même titre que l’expérience biblique et la tradition, ils constituent eux aussi un lieu d’où Dieu nous parle et interpelle.
Enfin, nous essayerons de discerner plus explicitement la logique ou le point de vue d’un Dieu qui s’est engagé avec l’humanité en prenant chair d’abord dans un territoire spécifique au Moyen Orient. Nous chercherons ainsi le filon théologique qui pourrait nous inspirer et nous guider. Tout le sens de cet effort n’est-il pas de tenter de regagner un point de vue à partir duquel nous pourrions remettre en cause la «normalisation» en cours de l’inhumanité, tant au plan social qu’environnemental, et ainsi entrevoir un autre rapport possible au territoire à traduire en projet de société?
    



[1] Respectivement, Le territoire et nous, 15 mars 2012, 5 p. et Le territoire et nous 2. Des visions divergentes du rapport au territoire, 21 février 2013, 10 p. (www.gtcq.blogspot.com).