19 novembre 2009

Qui nous fera traverser le desert?


La présente crise prend des dimensions globales : chômage, crise alimentaire et environnementale, détérioration de la santé publique dans de nombreux pays, fragilisation des classes moyennes, enfoncement de millions d’humains dans une pauvreté abjecte. Ces catastrophes révèlent la fragilité du colosse aux pieds d’argile, la vacuité d’un empire qui se prétendait invincible, définitif comme la « fin de l’histoire ». Sa déroute remet en cause non seulement le mode de fonctionnement de notre système économique et financier, mais son fondement culturel et moral. On peut parler de crise civilisationnelle.


Cet empire n’a sans doute pas fini de rendre l’âme. Nous cherchons à nous en affranchir, à dénouer les nœuds de nos complicités plus ou moins conscientes. Quelle libération pouvons-nous attendre ? Par quels chemins ? Qui nous fera traverser ce désert ?


La crise dont on parle

Quotidiennement, les manchettes des médias sont porteuses de nouvelles économiques catastrophiques. En voici quelques exemples. Janvier noir pour l'emploi américain : près de 600 000 postes ont été supprimés, et ça continue depuis. GM réclame 30 milliards de dollars pour éviter la faillite... L’OCDE prévoit un chômage approchant les deux chiffres pour tous les pays membres excepté le Japon d’ici la fin de 2010. Depuis janvier, soit indirectement par divers «outils» financiers de la Fed, soit directement par le Trésor, l’État américain a prêté 3000 milliards au secteur privé en plus d’offrir une garantie de 5700 milliards sur certains investissements; par comparaison, les 700 milliards consentis au sauvetage des AIG et autres s’avèrent …des confettis! Au Québec, ce sont 2 561 consommateurs qui ont déclaré faillite en janvier. Pour sa part, la Caisse de dépôt et de placement du Québec a terminé l'exercice 2008 avec une perte de 40 milliards de dollars, soit un rendement négatif de plus de 25%... Au Japon, l'électronique perd des milliards; les fleurons du secteur se voient forcés de licencier des milliers d'employés... L'économie est en lambeaux... Est-il possible, pour des profanes, d'y comprendre quelque chose?

L’économie néolibérale était déjà minée par des déséquilibres importants, notamment par les inégalités sociales qu’elle avait provoquées. C’est cependant du côté des marchés financiers que se sont d’abord manifestés les éléments déclencheurs de la crise actuelle. Ceux-ci sont maintenant relativement connus. Rappelons-en brièvement l’engrenage sans toutefois entrer dans l’analyse des autres causes du dérapage en cours. Au début du millénaire, le gouvernement états-unien ayant baissé intentionnellement les taux d'intérêt, le marché immobilier s'est emballé. Les institutions financières ont mis en marché des crédits immobiliers à risque. Les ménages surendettés ne parvenant pas à rembourser leurs prêts hypothécaires, les maisons ont dû être reprises et le marché s'est effondré. Les banques détentrices des produits dérivés intégrant ces hypothèques se sont soudainement retrouvées avec des actifs «pourris», virtuellement sans valeur (ex. papiers commerciaux adossés à des actifs – PCAA). De plus, les institutions financières s’étant prêté ou vendu de tels produits, elles ont brusquement cessé de se faire mutuellement confiance. Cette incertitude sur leur situation réelle venait s’ajouter à la crise de liquidités qu’elles connaissaient déjà en raison d’un ratio disproportionné entre leurs fonds propres, servant de garantie, et leur masse de produits dérivés et de prêts en circulation.


Pour ajouter encore à la débandade, les dirigeants de ces institutions ont continué de se servir de copieuses primes tout en s’assurant de parachutes dorés pour le moment où ils seraient éjectés de leurs postes après leurs contre-performances annoncées. À Wall Street seulement, les dirigeants se sont versé la faramineuse somme de 18 milliards de dollars en primes depuis un an. Ces agissements révèlent, comme en condensé, ce à quoi en est venu à carburer principalement le capitalisme néolibéral : une cupidité sans limites et arrogante, car sûre de rester impunie. Dans le même temps, et en conséquence de la crise des liquidités, il s'en est suivi la faillite de certaines institutions financières mais surtout un resserrement généralisé du crédit à l’égard des entreprises. D'où une baisse marquée de la croissance économique et une hausse accélérée du taux de chômage. Par un effet de domino, cette crise s'est étendue, à partir des États-Unis, vers le Canada et vers les autres continents, affectés à des degrés variables par le phénomène et ses conséquences ainsi que par leurs propres déséquilibres économiques et financiers.

Chez nous, quelques situations-témoin

Au quotidien, la débâcle actuelle cause partout des détresses humaines alarmantes en même temps qu’elle peut révéler des créativités porteuses d’avenir.

L’un d’entre nous raconte une expérience qu’il vient de vivre : « Un homme d’environ 50 ans entre dans un petit bureau d’organisme communautaire. Il est agressif et se plaint de ne pas avoir accès à l’aide sociale. Il se pense visiblement dans un bureau du gouvernement. » Notre camarade lui explique que son organisme cherche à aider les gens. Doucement, il dit: « Vous avez peut-être faim ». Le pauvre homme fond en larmes. Quand un sandwich lui est présenté, il le mange avidement comme quelqu’un qui n’a pas eu de quoi se nourrir depuis longtemps». Et pourtant, cet homme avait travaillé comme camionneur pendant de nombreuses années, mais il a perdu son emploi.

Voyons une deuxième situation, tout à fait typique. Une femme appelle à un centre d’écoute. Son propriétaire vient de lui annoncer qu'il a l'intention de hausser son loyer mensuel de 15$. Plus de 50% de ses revenus sont déjà affectés au paiement de sa petite chambre. Avec moins de 600$ par mois, elle ne peut se nourrir avec ce qui reste.

Tels sont quelques visages concrets des ravages d’une économie davantage intéressée à l'accumulation de capital par un petit nombre de personnes qu'à la satisfaction des besoins de base pour les personnes qui n'ont qu'un très mince pouvoir d'achat. Par ailleurs, dans un tel contexte de détresse, il ne manque pas d’initiatives porteuses de sens qui illustrent la possibilité d’un autre type de dynamique économique et sociale, axé sur la solidarité et le partage.

À titre d’exemple, voici deux autres faits vécus. Une personne de notre groupe accompagne une femme laissée seule avec sept enfants. En raison d'une trop mince pension alimentaire, la famille vit entassée dans un taudis en attente d'un HLM jamais disponible. La maman se décourage et combat l'envie de basculer de son balcon. Son amie la convainc de s'acheter une maison. Le projet fou se réalise grâce notamment à l'aide d'un fonds d'entraide et de prêt populaire géré par la Caisse populaire de l'endroit.

Ou encore, dans un groupe d’entraide rassemblant des personnes aux prises avec la pauvreté, l’isolement ou la déficience intellectuelle, on pratique une forme de vivre ensemble axée sur l’accueil de la différence, le partage des ressources et des responsabilités, la résistance aux valeurs dominantes de la société de consommation. Cette expérience permet à des personnes brisées et humiliées de se redresser, de participer à la construction de la solidarité et d’apprendre à affronter une pénurie qui s’annonce de plus en plus dramatique, autrement que dans la barbarie d’un impitoyable sauve-qui-peut.


De tels exemples d’alternative concrète se retrouvent en abondance dans différents types de regroupements. Si, comme on nous en rebat les oreilles, l'économie formelle est en crise, nous voyons et savons par exemple qu'une micro-économie à portée humaine et sociale est possible et déjà à l'œuvre. Nous en avons collectivement les moyens. Elle est source d'espérance pour les populations exclues, appauvries ou marginalisées. Elle contient en germe une alternative sur le plan économique, tout comme une foule d'autres réalisations en divers domaines offrent une panoplie de voies pour la préparation d'un monde différent. C’est de ce genre d’expérience que nous partons pour mener la présente réflexion.



Deux visions de l'économie

Dans le domaine économique, deux mondes, deux systèmes de valeurs se côtoient. D'une part, une économie de marché axée sur la compétition, le profit et une culture de consommation. Ce système fait une minorité de gagnants et une majorité de perdants parce qu'il repose fondamentalement sur les inégalités sociales et laisse l'argent se reproduire indéfiniment pour satisfaire les appétits et cupidités des nantis. Selon Claude Béland, ex-président du Mouvement Desjardins, à notre époque, « pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, il se crée plus de richesses par la seule spéculation que par la production de biens et de services ». Sous ce régime, mondialement, les 5% les plus riches accaparent le tiers de l'ensemble des revenus. Encore selon M. Béland, ce « système économique contredit et entrave la marche de l'humanité vers un monde plus juste et plus égalitaire » (Notes manuscrites sur la crise financière).

L’étymologie du mot « économie » (oikos-nomos) oriente pourtant dans un autre sens. Ce terme renvoie à la «maison» et aux «règles» qui en régissent la gestion dans le sens du bien commun et pour le bonheur des toutes les personnes qui l'habitent. Les habitants d’une véritable maison n'aspirent pas à être riches, mais à posséder assez pour être bien ensemble. Chacun, chacune trouve sa juste place, son bien-être, sa sécurité, dans des rapports conviviaux On peut dire que « le « produit intérieur brut » devient fonction du « bonheur intérieur brut ». Le monde pourrait-il devenir une telle « maison » ?

Une approche humaine de partage et de solidarité donne lieu en maints endroits à une économie alternative, souvent plus ou moins informelle, comme dans différentes formes de coopératives. Elle suppose un rapport à l'argent et aux biens matériels basé sur les besoins de la vie et sur les droits que ceux-ci commandent ; sur l'ouverture au partage et à la solidarité sociale; sur le respect de l'environnement et de ses ressources, incarné par exemple dans des pratiques de simplicité volontaire. Le bien commun passe avant l’intérêt individuel. Nul ne s'enrichit aux dépens des autres. L'acteur économique est pour ainsi dire à dimension humaine : c'est le citoyen, la citoyenne, la travailleuse, le travailleur, les hommes et les femmes qui mettent leur potentiel de créativité au service de la collectivité, le travail rémunérateur étant l'une de ces contributions.

Dans un tel modèle économique, la crise actuelle n’aurait pas pu se produire. La réalité conflictuelle d’une économie mondialisée et financiarisée fonctionne bien différemment et conduit à de tout autres résultats, comme nous en sommes témoins.



Quelles voies pour une sortie de crise ?

Diverses voies de sortie de crise sont actuellement explorées. La faillite du libre marché à assurer par lui-même un développement durable met notamment en évidence la nécessité de mieux réguler les échanges économiques et financiers. À cette fin, le rôle nécessaire de l’État revient sur le devant de la scène, à l’encontre d’une vision du marché capable de s’auto-discipliner sans aucune contrainte. La tentation de recourir au privé pour prendre en charge divers services publics dans les domaines de l’éducation ou de la santé, par exemple, s’en trouve de plus en plus discréditée. Le soutien de l’État à ces services et même son rôle de maître-d’œuvre de ceux-ci s’avèrent manifestement indispensables.

Certaines mesures urgentes, notamment par l’investissement dans les infrastructures hospitalières, scolaires, ou routières, peuvent être nécessaires à court terme pour créer de l’emploi tout en répondant à des nécessités réelles. Dans la mesure où l’argent public est utilisé au service du bien commun, il est possible de souscrire à des initiatives qui visent provisoirement à réduire les risques de catastrophe. Encore faudrait-il que de telles mesures s’inscrivent dans le cadre d’une vision à long terme, comme des étapes sur le chemin d’une transformation plus radicale des rouages économiques et démocratiques à tous les niveaux.

Il ne faut pourtant pas être dupe. La plupart des plans actuels de relance économique, que ce soit dans notre pays ou à l’étranger, sous la forme de nouvelles régulations (à la manière européenne) ou de nouveaux investissements (à la manière américaine), visent pour l’essentiel à rétablir la confiance des consommateurs afin de recréer les conditions de l’accumulation du capital. Au mieux, ils pourront contribuer à sauver un certain nombre d’emplois et à maintenir un certain niveau d’assistance publique. Les objectifs de redistribution de la richesse, de développement durable et de respect de la dignité humaine n’en deviendront pas pour autant prioritaires dans les politiques économiques ou l’aménagement de la vie collective. La vie humaine continue d’être assujettie à la prise de bénéfices et à un type de croissance écologiquement néfaste.

Il serait donc illusoire de miser aveuglément sur de telles tentatives de sortie de crise. Elles risquent peu de transformer efficacement et durablement la société dans le sens où nous sommes engagés. Pour l’instant, l’alternative globale à proposer manque de soutien politique au sein des instances institutionnelles. Qui donc se fera le porteur de ce projet ? Selon François Houtart, « le nouvel acteur historique porteur des projets alternatifs est aujourd’hui pluriel. Ce sont les ouvriers, les paysans sans terre, les peuples indigènes, les femmes premières victimes des privatisations, les pauvres des villes, les militants écologistes, les migrants, les intellectuels liés aux mouvements sociaux. Leur conscience d’acteur collectif commence à émerger » (Allocution à l’Assemblée générale des Nations Unies, 31 octobre 2008). Plutôt que de compter sur un nouveau Moïse pour traverser les calamités de la crise actuelle et nous faire entrer dans un monde renouvelé, nous croyons que l’alternative est déjà en marche à travers une myriade de réseaux qui en sont les porteurs, chez nous et à travers le monde. Soit sous la forme du coopérativisme comme outil de démocratisation de la vie économique et de ses applications dans les domaines de la finance, de la production, de la consommation, de l'habitation, par exemple. Soit dans le champ de l’économie sociale dont les activités issues de l'entrepreneuriat collectif visent à servir la collectivité et défendent la primauté des personnes et du travail sur le profit; au Québec, c'est 6 254 entreprises qui font rouler une somme de 4,3 milliards par an. Qu'il s'agisse aussi de la défense des droits humains, du mouvement associatif, des groupes d’entraide et de solidarité : le réseau des organismes communautaires québécois est unique au monde quant à son ampleur et à sa diversité. Ou qu'il s'agisse encore du mouvement de simplicité volontaire à contre-courant de la consommation à outrance dont les adeptes choisissent l'« assez » plutôt que le « plus », le temps libéré plutôt que le compte en banque et ce, dans une perspective écologique. Ou bien enfin les diverses formes d’expérience communautaire et de pratique égalitaire, l’engagement pour l’intégrité de la création et la dignité humaine, le combat non violent pour la justice et la paix, le dialogue entre les cultures et les religions, etc. Autant d’exemples qui illustrent la voie du bon sens et de l’équité. Les meilleures chances d’une sortie de crise qui ait des retombées concrètes à court et à moyen terme pour « le monde ordinaire » se trouvent de ce côté. Ces initiatives se caractérisent à la fois par une grande créativité et par des valeurs porteuses qui se situent aux antipodes de celles qui animent le capitalisme néolibéral qui chancèle sous nos yeux en raison même de son inhumanité. Elles offrent des moyens d’affronter les défis posés par différentes dimensions de la crise, sans prétendre pour autant se substituer aux nécessaires transformations structurelles qui demeurent nécessaires sur le plan global.

Quel espoir à long terme ?

Les défenseurs de la realpolitik tenteront constamment de faire basculer le soupçon d’illusion du côté de ces espoirs qui paraissent bien fragiles devant l’énormité de la machine à broyer des humains et l’insensibilité de ceux qui en contrôlent les leviers. Il est vrai que malgré l’ampleur et le dynamisme de la mouvance alternative, une modification radicale et durable des règles du jeu au niveau des grands systèmes économiques et politiques n’est pas encore prévisible. Attendre sa réalisation à court terme engendrerait fatalement illusion et désillusion. Même à long terme, il demeurera toujours impossible de réaliser pleinement la société juste que nous espérons, quelle que soit par ailleurs l’importance des gains qui peuvent parfois être réalisés. Un écart sépare inévitablement toute réalisation historique particulière de cette société pleinement humaine que les évangiles proposent à notre espérance.

Le rôle mobilisateur de l’utopie demeure tout de même indispensable pour éviter que la désolante réalité de « ce qui est » finisse par usurper le statut d’absolu en tuant le désir de cet « autre monde possible » dont nous pouvons nous approcher sans cesse par le chemin de notre espérance et de notre créativité collective. Dans cette perspective, la lenteur des transformations politiques et institutionnelles n’empêche pas de voir dans les plus modestes réalisations l’anticipation réelle d’un monde nouveau. Historiquement, d’ailleurs, il n’y a aucune grande réalisation de l’humanité qui n’ait d’abord été rêvée et arrachée à la fatalité par des expériences «locales» prophétiques ou à contre-courant. Ainsi, les politiques sociales du XXe siècle auront été anticipées par les idées et les initiatives du mouvement solidariste du XIXe siècle.

Toute forme d’alternative en mouvement rend en effet davantage possible et déjà présente une vie humaine digne de ce nom, à la façon des figures et groupes prophétiques de la bible. On peut penser au «Reste d’Israël», cette petite communauté de pauvres demeurée fidèle à l’espérance au milieu du découragement et de l’idolâtrie d’Israël ; ou encore au peuple humilié dans son exil à Babylone, mais refusant de se laisser contaminer par l’esprit de l’empire, à qui le deuxième Isaïe révélera son identité de « Serviteur » et sa mission de devenir « la lumière des nations » (Is 42,6). Ces figures prophétiques incarnent dans leur courageuse résistance et leur humble fidélité la grandeur cachée et l’avenir de l’humanité. Ne peuvent-elles pas être reconnues sous les traits de tous ces groupes porteurs d’espérance qui s’entêtent, envers et contre toutes les puissances de destruction et de domination, à croire et à œuvrer à l’humanisation de notre monde ? Conscients de porter une force de transformation plus puissante que la violence de l’injustice et du mépris, ils exercent une fonction d’éveil et de rappel qui relance notre humanité sur la voie de son accomplissement véritable, dans le sens d’une certaine capacité de justice et de solidarité, de respect pour la création et pour la dignité de toute personne, de service et de don de soi dans la gratuité. À la façon d’un ferment, ces artisans de la vie maintiennent active l’énergie créatrice qui renouvelle petit à petit notre monde blessé. Ils opèrent de l’intérieur un affranchissement de l’empire, par leur refus de s’y soumettre. Ils peuvent nous servir de guides pour traverser le désert de la violence, de l’injustice et de l’inconscience.
Une réflexion à poursuivre

Cette force de vie à l'œuvre dans le monde appelle chacune et chacun de nous à des remises en question. Aussi importants soient-ils, nos engagements pour la transformation sociale demeureront stériles si nos mentalités, nos attitudes profondes, notre vision du monde, bref la culture commune ne se transforme pas elle aussi pour devenir plus perméable au sens de l'humain, à ce que Paul Ricoeur appelle «l'intuition de soi dans l'autre». C’est en définitive un certain culte inconditionnel de la rationalité instrumentale, la volonté de pouvoir et de gain à tout prix, la négligence du caractère sacré de l’humain qui se retrouvent au pilori. La réflexion est à poursuivre en particulier sur cette dimension culturelle et morale d'une « sortie de crise » qui serait à la mesure de ce que l'on considère de plus en plus comme la fin du monde tel que nous le connaissons.

DES QUESTIONS POUR PROLONGER LA RÉFLEXION

1. Qu’est-ce qui vous paraît le plus grave dans la crise actuelle ?
2. Quelles sont les sources d’espoir qui soutiennent vos pratiques ?
3. Quel type d’initiative serait à privilégier pour répondre aux urgences immédiates ?
aux nécessités à plus long terme ?


GROUPE DE THÉOLOGIE CONTEXTUELLE QUÉBÉCOISE

3 avril 2009

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